Néant moins

On en fait quoi, de cette mélasse ?

Je pense qu’il y a peu de choses que je déteste autant que la colère. C’est un sentiment pégueux, poisseux, contre-productif et épuisant. Être en colère, c’est avoir perdu. Se laisser déborder par ses émotions. Perdre son sang-froid, quelle marque de mauvais goût absolu.

D’où vient, alors, que j’en aie autant, ces temps-ci ? La colère m’étouffe, me submerge. Je me réveille en colère. La colère a presque remplacé la tristesse et la peur. J’ai l’impression d’être condamné à l’échec. Que toutes les portes sont verrouillées, tous les escaliers en panne. Et, c’est ce qui a changé, je ne crois pas que ce soit juste et mérité. Je n’en suis pas, je pense, à nier ma responsabilité dans mon talent pour me fourrer dans des impasses. Mais j’ai quand même l’impression que les dés sont un peu pipés, et que ma sale manie de me saboter est aussi en partie l’effet de ce que j’ai reçu. Et que ce que j’ai reçu était un poil insuffisant.

J’ai beaucoup aimé le film de Nanni Moretti Habemus papam, où un pape fraîchement élu a une crise existentielle. Il se retrouve donc chez une psychanalyste qui a un diagnostic qu’elle applique à tous ses patients : le « déficit d’attention »[1]. C’est-à-dire que, pour cette dame, quels que soient les symptômes, la cause en est que, dans l’enfance, on n’a pas reçu de ses parents[2] l’attention dont on avait besoin.

Je me demande, tout de même, si ce ne serait pas un peu mon cas… Ne votez pas pour moi à la prochaine élection du pape, du coup.

Notes

[1] Je cite de tête, ça fait quelques années que j’ai vu le film

[2] Comme c’est de la psychanalyse, ça doit être la mère la coupable

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