Un peu à l’ouest

Ça va chez vous ?

De mon côté, c’est stable (ça va toujours pas très bien). J’ai découvert la semaine dernière le nouveau chez elle de ma maman, et forcément, ça fait remonter des trucs.

Par exemple, ma petite légende des origines, que j’aimerais bien, un de ces quatre, me décoller du cortex.

Il y a un temps d’il y a longtemps, j’étais pas tout à fait né, iels se sont rencontrés. Il était jeune, beau, comédien doué, novice en amour. Elle était plus jeune encore, superbe et passionnée, comédienne flamboyante. Elle a jeté sur lui son dévolu (dans un camping, mais je vais vous épargner les détails).

Et voilà deux artistes qui s’amourachent, s’installent ensemble, la vie est belle, il y a de l’amour. Tellement qu’au bout de quelques années, iels décident de de fabriquer de tout cet amour un nouvel humain. Et c’est là que ça dérape. D’un seul coup, ça ne va plus, c’est pas comme ça que ça devait se passer, on se comprend plus, on veut que ça se passe autrement.

Un an après l’apparition du bel enfant, le couple est un tas de ruines fumantes.

L’enfant, sans surprise, c’est moi. Moi, qui par ma simple existence, ai cassé le jardin d’Éden parental. Parce qu’après, mes parents n’ont plus pu vivre en couple, jamais. Il y a eu des histoires, multiples, longues ou courtes, mais iels ont gardé leur chez soi et n’ont jamais tenté de refaire famille avec quelqu’un d’autre. Je les ai cassé⋅e⋅s. Par mon existence. Avant d’avoir même rien fait.

C’est une des raisons pour lesquelles il était si important pour moi d’avoir des enfants. Pour ne pas faire porter à un enfant unique le poids que mes parents m’ont négligemment mis sur les épaules, dans leur compréhension toute personnelle de la responsabilité de mettre au monde un humain nouveau.

Je vous tiens au jus dès que j’ai fait ma paix avec ça. Avec la terreur que mes propres séparations me font projeter pour la construction psychologique de mes gars, notamment.

Coupable de naissance. Comment me racheter de ça ?

La suite au prochain épisode… Prenez soin de vous. Fort.