Je suis remonté sur mon rocher, pendant une semaine. C’est à la fois suffisant pour se rappeler comment on y est attaché et un peu court.
Une des particularités de cet endroit est que, d’une manière générale, quand j’y suis, je ne me demande pas ce que je fais là. Ma présence y a un sens. J’y suis utile et, mieux encore, il est utile que moi j’y sois. Quand on est aussi porté que je peux l’être à se chercher des excuses pour exister, c’est hautement appréciable.
Sur ceux que j’ai rencontré cette fois, ce que j’y ai fait, j’en parlerai peut-être ailleurs, dans l’endroit dédié. Mais je suis aussi frappé par un truc : il y a là-haut des gens qui ne me connaissent pas énormément, me voient rarement, mais semblent se soucier profondément de ma petite personne, qui me demandent comment je vais avec un intérêt que ne manifestent ordinairement que mes amis proches.
L’été dernier, au cœur de mon grand chagrin, ils m’avaient appelé, et après trois jours là-haut, je suis redescendu en me rappelant pour la première fois depuis des mois que j’aimais la vie !
La descente cette fois m’inquiète un peu. Retrouver le moi à la con
habituel et laisser perché le chouette mec qui me ressemble
ne m’enchante guère. D’un autre côté, ça m’a fatigué un peu de manipuler tous ces cailloux – il se peut que le blues n’ait pas d’autre origine et qu’une fois reposé je me sente moins mal à l’aise que là tout de suite.
Bon allez, carte postale de vacances, c’est fait !