Y a un truc qui coince
Où le narrateur retrouve un chemin qu’il aurait préféré oublier
Il y a longtemps que je n’ai pas écrit ici (du coup j’essaie un nouveau thème, tavu ?). Et j’ai bien cru que je n’y reviendrai pas.
Seulement voilà, il faut se rendre à l’évidence : quand la petite mécanique du cœur nous rappelle qu’on n’a pas vraiment réglé la panne, et que, en fait, on est toujours bloqué dans son immaturité chronique, on retrouve sa vieille clé, et elle rentre toujours dans la petite serrure.
Quoi de neuf, ami⋅e lecteurice ? Je te souhaite d’aller mieux que moi. Je te souhaite de la joie à faire péter les barriques. Parce que ma joie à moi, elle a pris des grandes vacances. Et, comme disait le poète, ça fait pas plaisir.
Je ne suis pas complètement sûr du pourquoi (je n’ai pas pu l’éviter), j’ai une petite idée du comment, et on pourra s’en causer autour d’un verre… Mais ce ne sera pas ici que je rentrerai dans le détail.
Ici, je lâcherai quelques-unes de ces idées qui dérangent mon sommeil.
Aujourd’hui, j’ai bien envie de commencer par la honte. Cette saloperie envahissante, qui me souffle chaud dans l’oreille, en continu. Qu’il n’y a pas de quoi être fier. Que, jour après jour, je ne sais que confirmer ce que je sais déjà : que je ne vaux pas grand-chose.
Mauvais mec, pseudo comédien, père insuffisant… Indéfendable, impuissant, un peu minable. Définitivement pas à la hauteur du Projet. C’était quoi déjà le projet ? Bah, justement : d’être à la hauteur. Mais visiblement ce sera pas pour cette vie-ci. Puisque cette vie-ci est au-dessus de mes moyens. Puisque ce que je peux offrir est de si piètre qualité…
Voilà l’ennemi : ce sentiment pégueux et dégueulasse qui fait écho dans ma caboche trop vide, que si ma vie ne va pas mieux, c’est parce que je suis moi. Que je ne vaux pas mieux. Que je vais crever dans ma minablerie sans cesse renouvelée, et que personne n’aurait raison de m’aimer un peu.
La honte. La honte de penser ça. La honte de ne pas arriver à aller de l’avant. De me laisser constamment tirer par la vie. De n’avoir pas mon mot à dire. Est-ce que j’existe encore, au fond. Est-ce que j’ai déjà touché le fond ? Est-ce que j’ai commencé à creuser ? Est-ce que je suis capable de remonter à la surface ?
Bref. Ça va pas très fort, ces jours-ci…
Et, toi, tu vas bien ?
le
vendredi
12 avril 2024, 12:25
Commentaires
La honte, c’est par rapport au regard des autres. Faut relativiser son importance. Et pour ce qui est des défauts dont tu parles, il y en a un qui m’a donné un conseil il y a très longtemps, alors je te le refile pour ce qu’il vaut : « Au moins l’avantage avec les défauts, quand on en a conscience, c’est qu’on peut toujours les corriger. Enfin, ça ne coûte rien d’essayer. » Et puis on ne sait jamais de quoi demain sera fait, alors, c’est un peu tôt pour tirer des conclusions sur la vie et tout et tout. Gros hug de soutien moral.
Ah ué, pas mal ce nouveau thème ! Comment pas c’est pas le sujet ?
Sinon question défauts et pas à la hauteur de je ne sais quelle norme, d’ailleurs, — on fait une compétition ? —, parce que j’ai eu ma dose vis-à-vis d’anciens jamais satisfaits !?! Mais ça tu le sais déjà, et depuis que j’ai mis ça sous le coude pour quand je serai ressuscité dans une autre life, ça va beaucoup mieux. Comme quoi il ne faut jamais dire jamais, t’es pas à l’abri d’une bonne surprise !
Bon je relis le commentaire au-dessus et je vois que je dis pareil, pas très malin, mais sérieusement, si tu veux venir t’aérer le ciboulot, tu sais où, y’a de la place !
Ouh là, j’ai cliqué sur Envoyer au lieu de me relire et de cliquer sur Prévisualiser, saynul ! Bref, je te laisse corriger si ça te fait envie ;-)
Bienvenue dans les commentaires et merci pour le soutien Orpheus.
En ce qui concerne la honte, elle a beaucoup à voir avec le regard pas très bienveillant que je pose sur ma personne. Quand je l’aurai dépassée, la honte originelle, l’auto-écrasement de tout ce que je n’arrive pas à faire, je pourrai, peut-être, me concentrer sur ce que je peux améliorer vraiment.
Des bises !
Je suis bien d’accord, Franck, qu’on n’est jamais à l’abri. Mais j’ai rouvert ici pour chouiner. On va dire que c’est un progrès par rapport à tous ces mois où rien ne sortait et où je m’enfonçais en silence.
On se voit donc bientôt un peu plus à l’ouest ;)