Aller au contenu

Inamourable

Il m’arrive par moments, quand je ne suis pas attentif, de penser que, décidément, je ne dois pas m’attendre à être aimé à nouveau quelque jour.

Évidemment, le boulot que je fais en ce moment me renvoie facilement à ce genre de questionnement, mais je me demande tout de même d’où ça peut bien sortir, cette manie de décompter les bonnes raisons qu’on aurait de ne pas me considérer comme un participant à la grande loterie des sentiments, d’énumérer en moi-même les tares disqualifiantes qu’aucune femme ne saurait ignorer… Et que d’ailleurs, la dernière qui s’y est essayée n’a pas tenu six mois !

Évidemment, ça m’agace. J’aime pas me trouver bête – et n’ai pas trop de difficulté à voir combien ça ne tient pas debout. Et puis ça me revient. C’est pas le regard des autres le problème. C’est juste encore un peu de ce vieux boulet. Ce fatras de ce qui me fâche en moi, qui fait qu’effectivement je ne suis pas désirable à mes propres yeux. Il y a là du ménage à faire (mais j’ai la flemme), des décisions à prendre (mais c’est compliqué), des trucs à accepter (mais les couleuvres me restent sur l’estomac), d’autres à amender (mais sans me perdre dans le processus)… j’ai l’impression de pas être rendu.

Et puis sans doute n’y suis-je pas vraiment prêt. Encore un peu cassé. Et puis d’ailleurs pas offrable. Et, et… eeeeeeeeeet merde !

PS : je me demande si ce billet n’outrepasse pas la dose raisonnable de calimérisme accepté céans… heureusement, vous n’êtes pas rancuniers.

8 réactions

  1. de Raguenelle (faudrait trouver mieux) - 07/07/2011, 23:26

    1

    Ca serait pratique, parfois, qu’on puisse se voir vraiment par les yeux des autres, pour accepter un peu que ce qu’on se “reproche” à soi, ce qu’on aime pas de soi, ne soit finalement… pas tant… pas si… et finalement pas si mal. En tout cas, moi, ça m’arrangerait.

    Alors en miroir, à défaut de pouvoir faire mieux. Il me semble qu’il y a ces phases où on se dit que, oui, faudrait ranger ceci, réparer celà… qu’on s’y risquera quand on se sentira vraiment opérationnel, sur pieds, tout ça.

    Mais au fond, l’est-on jamais parfaitement, prêt(e) ? Bien sûr que non.

    Il m’arrive depuis quelques temps de me dire que tous ces “serrez à gauche” ou “tenez la droite” (et tenez la bien fort) que notre petit navigateur interne nous envoie, ils n’évitent ni les accidents, ni -surtout- les bonnes surprises.

    Et que la vie c’est “maintenant”.

    Mais… ça n’est qu’un miroir.

  2. de Vent du Nord - 08/07/2011, 00:34

    2

    En effet, Raguenelle, c’est un pseudo qui prend le risque de partir en quenelle ^^

    Le truc, c’est que mon GPS à moi, il est un peu fixé sur le rétroviseur, du coup ça marche pas bien. Faut que je fasse un billet sur la nostalgie, tiens, d’ailleurs, tu me fais penser…

    Sinon, tu as bien sûr raison : prêt on ne l’est jamais, le bon moment ne s’annonce pas, il a tendance à surgir tout à fait inopinément… et j’ai un peu l’impression, même, que c’est à peu près quand on arrête de l’attendre, qu’on se dit qu’on va s’occuper d’autre chose… oh punaise, je suis bien filandreux, ce soir.

    Bref, la vie, les boîtes de chocolat, l’agaçante habitude qu’a le cosmos de ne tenir aucun compte de notre emploi du temps. Rien de très nouveau. Mais ce billet traînait depuis un moment, j’avais le titre depuis au moins une semaine, je voulais pas le laisser perdre – quitte à prendre le risque de tapoter des banalités ^_^

  3. de mirovinben - 08/07/2011, 07:03

    3

    Donc, si j’ai bien tout compris (et de ce billet et de mon expérience perso) : “faut s’aimer pour être aimé”. Pour t’avoir rencontré deux fois IRL, je peux te dire que tu es aimable.

    Comment ça “ça ne suffit pas !” ?

  4. de Agaagla - 08/07/2011, 11:39

    4

    Ouaip. Aimable je veux dire. Après, s’aimer, quel travail ! (s’aimer soi je veux dire) Mais ça vaut tellement la peine.

    Après (j’aime bien dire après), pour ce miracle de la réciprocité qui m’a toujours (à moi) semblé le principal obstacle, on dirait qu’il ne faut pas trop chercher : parfois il sort de nulle part — à preuve mon amoureux auquel je ne croyais guère mais alors pas du tout pas du tout et que finalement-qu’est-ce-que-c’est-bien. Par définition, les bonnes surprises, c’est d’abord des surprises. Faire confiance à l’existence… et à ce que quoiqu’on n’y croie guère on apporte à notre entourage.

  5. de Vent du Nord - 08/07/2011, 14:27

    5

    mirovinben > je ne suis même pas sûr, à dire vrai, que s’aimer soit nécessaire. Mais un peu d’apaisement, c’est mieux. Quand on est en colère (encore un peu mon cas, même si ça s’estompe) ou vraiment trop pas sûr d’avoir vraiment la permission de respirer, on perd une énergie qui serait mieux employée ailleurs. Et, sur ce terrain, mes progrès sont lents. Dans le fond, m’aimer, je m’en moque un peu (ce qui n’est sans doute pas un bon calcul)…

    Agaagla > ce n’est pas la première fois que tu me parles de tes affaires de réciprocité et, c’est marrant, c’est pas ça qui m’inquiète : je suis autocentré. Si je venais à m’intéresser à quelqu’une, qu’elle ait l’idée réciproque, mon souci est plus vers le saurais-je en être digne… Et, c’est là où la fin de mon histoire précédente ne m’a pas aidé : je suis convaincu d’avoir failli. Donc de ne pas être capable de réussir. Et ce n’est juste ni pour moi, ni pour elle, ni pour ce que nous avons vécu – sans compter ce qui nous reste à partager.

    Bref, je dois grandir. J’ai la flemme (bis, tris, et 10 de der).

  6. de brol - 16/08/2011, 01:05

    6

    Juste pour te contrarier : je ne dois pas m’attendre à être aimé à nouveau quelque jour dis-tu.
    Quelle petite main fais-tu ?! Il me semble que tu dois plutôt t’attendre à être aimé des semaines, des mois, des années !
    Pfff… Ce manque d’ambition…

  7. de Vent du Nord - 23/08/2011, 11:40

    7

    Hu hu,

    je pensais plutôt au moment où ça démarre qu’au temps que ça dure, natürlich.

    D’ailleurs je suis pas sûr de savoir faire ça, de mon côté, aimer pour un jour…

  8. de Eolienne - 02/09/2011, 11:14

    8

    Et puis parfois, on se dit d’un coup, pof, “ah oui, tiens, en fait, si”.

    La vie pouvant être une chose tout à fait surprenante. :-p